Veolia et Suez: Des freins pour l’accès à l’eau pour tous en Afrique.
Dans un communiqué publier le Lundi 17 Juin 2019, La Sénégalaise des eaux (SDE) a annoncer qu’elle va saisir la Cour suprême du Sénégal, après le rejet de ses recours devant l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) pour contester l’attribution au groupe français Suez, du marché de la distribution d’eau au dépend de la SDE.
«Déterminée à faire respecter les règles de transparence dans l’intérêt des consommateurs et des populations, la SDE annonce la saisie de la Cour suprême du Sénégal et va étudier la possibilité d’engager d’autres recours internationaux», indique le communiqué.
En effet, le 22 octobre 2018, Suez a remporté un contrat provisoire pour fournir pendant 15 ans de l’eau dans les zones urbaines et péri-urbaines au Sénégal aux dépens de la SDE (dont l’actionnaire majoritaire est le groupe franco-africain Eranove, aux côtés d’actionnaires sénégalais à hauteur de 42,2%) et de Veolia.
La SDE, opérateur depuis 1996, avait proposé un prix exploitants de 286.9 francs CFA, soit 0.44 Euro le mètre cube, contrairement au groupe français qui propose des prix légèrement plus élevé, c’est à dire 298.5 francs CFA, soit 0.45 Euro le mètre cube.
« Plus le prix de l’eau est bas, plus de personnes ont accès à la ressource, il y’a une réduction des maladies hydriques, on note une augmentation du taux de scolarisation, surtout chez les jeunes filles »-Younoussa Abbosouka
Le Sénégal devrait tirer des leçons du cas Gabonais, ou l’Etat Gabonais a mis fin à la convention de concession qui le liait à la SEEG, la Société d’énergie et d’eau du Gabon, filiale au Gabon de l’entreprise française Veolia.
La décision du gouvernement Gabonais avait été prise suite à la dégradation de la qualité du service rendu aux usagers, c’est-à-dire une mauvaise qualité d’eau, des coupures récurrentes, des facturations colossales malgré l’absence d’eau, des efforts financiers consentis par l’Etat non suivis des effets escomptés et de plaintes récurrentes des populations. On évoque également le non-respect de normes environnementales. En d’autre terme, il y avait violation du droit de l’homme à l’eau.
Veolia, avait donc décidé de saisir les juridictions internationales et réclamait 65 milliards de francs CFA (100 millions d’euros) d’impayés de l’Etat à la SEEG. Pour attaquer le Gabon en justice, le groupe Veolia avait fait appel au cabinet d’avocats américain Mayer Brown , avant qu’un accord à l’amiable ait été conclu à Paris, le lundi 18 février 2019, à travers un protocole transactionnel qui prévoit le transfert de 51% des actions de la SEEG détenues par Veolia Africa à la Société de patrimoine du service public de l’eau potable, de l’Energie électrique et de l’assainissement.
«Veolia ne reviendra jamais au Gabon» cette phrase de l’ancien Ministre Gabonais de l’eau et de l’énergie, Patrick Eyogo devrait attirer sérieusement l’attention des dirigeant Africain sur la privatisation, ou les partenariats publics privés dans la gestion de l’eau. Mais hélas !
L’état Sénégalais fait donc une erreur d’appréciation et devrait plutôt miser sur l’amélioration des compétences de la structure, l’amélioration du service client et la qualité de services de la Sénégalaise des Eaux.