L’eau c’est la vie mais avoir accès peut être mortel.

Le décès de quatre enfants à Wolordé (région de l’Extrême Nord du Cameroun) à la suite de l’éboulement d’un puits est un scénario cauchemardesque dans lequel le Gouvernement camerounais fera à nouveau l’objet de nombreuses critiques.

D’après un article publié le 05 avril 2019 par le Quotidien Mutations, « quatre enfants d’un même père ont succombé suite à l’éboulement d’un puits traditionnel à côté duquel leur mère faisait la lessive… ». Les problèmes d’accès à l’eau constituent des faits qui perdurent depuis des décennies dans plusieurs localités des régions septentrionales du Cameroun. « Des puits creusés de façon artisanale qui s’écroulent sous des individus, des émanations de gaz toxiques qui causent des morts ici et là, des bousculades et les éternelles attendent aux points d’eau… » reste le quotidien difficile des femmes et des enfants de ces régions.

Réaction du gouvernement

Le Ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie dans un communiqué radio presse du 04 avril 2019, fait savoir « aux populations des localités théâtres de cette regrettable situation que, le Gouvernement dans le cadre du Plan d’Urgence Triennale a prévu de réaliser 3000 forages au bénéfice des régions septentrionales ». Il poursuit ses propos en disant  que le Gouvernement a prévu dans le cadre de l’exercice 2019 une enveloppe de quatre (04) milliards de Francs CFA pour la construction de 450 forages dans ces même régions.

Est-ce la solution au problème ?

La gestion durable des ressources en eau reste un défi majeur au Cameroun.  Par exemple, selon le Quotidien Mutations, 67 bornes fontaines ont été construite entre Mora et Kolofata (dans la région de l’Extrême Nord du Cameroun) en 2005 mais de nos jours, plus de la moitié de ces ouvrages sont non fonctionnels. Ceci n’est pas un exemple isolé. Il est évident que la réaction du Gouvernement ne règlera pas – définitivement – le problème.

L’accès à l’eau potable est un droit de l’homme depuis 2010. Selon les Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, « le droit fondamental à l’eau potable et à l’assainissement découle du droit à un niveau de vie suffisant et qu’il est inextricablement lié au droit au meilleur état de santé physique et mentale susceptible d’être atteint, ainsi qu’au droit à la vie et à la dignité ». Il est donc indispensable que toute solution durable à ce problème prenne en compte les critères suivants :

  • DISPONIBILITE : Le droit à l’eau potable se limite aux usages personnels et domestiques et prévoit une quantité suffisante par personne afin de satisfaire ces besoins. De la même façon, un nombre suffisant d’installations sanitaires doit être disponible.
  • QUALITE : L’eau doit être potable et ne pas présenter de danger pour la santé humaine. Les installations sanitaires doivent répondre à des normes d’hygiène satisfaisantes et être techniquement sûres d’utilisation. Afin de garantir une hygiène satisfaisante, de l’eau doit être accessible pour se laver les mains après l’usage des sanitaires.
  • ACCEPTABILITE : Les installations sanitaires doivent être acceptables d’un point de vue culturel. Cela exige souvent des installations sexospécifiques, construites de manière à protéger la vie privée et la dignité.
  • ACCESSIBILITE : L’eau et les services sanitaires doivent être accessibles à tous, au sein du ménage ou dans ses environs immédiats, et de façon permanente. L’intégrité des personnes doit être préservée lorsqu’elles utilisent les installations.
  • ABORDABLE : L’accès à l’assainissement et à l’eau ne doit pas compromettre d’autres besoins essentiels garantis par les droits de l’homme, tels que la nourriture, le logement et la santé.